-
Trois fois rien…
.
J’ai guetté l’horizon Rien n’est venu sinon l’air salé qui
plaint sa propre solitude
.
Toujours à distance respectable un oiseau menu compte en
sautillant les grains de sable
.
Puis s’envole pour aller faire son rapport au nuage qui
rôde autour de la cheminée désaffectée
.
Nuage rose d’espoir que l’on voit s’attarder jusque avant
dans le crépuscule en rêvant
.
D’épouser une svelte fumée avec la bénédiction du clair de
lune aux faux airs de curé
.
J’ai guetté l’horizon Rien n’est venu sinon l’air salé qui
plaint sa propre solitude
.
Froissant dans mes paumes une tige d’anis je regarde
alentour pour en faire respirer le baume
.
à quelque Amour au visage complice Personne Alors je
ramasse un clair coquillage pour le cas
.
où tu voudrais Beauté l’emporter partout afin d’avoir à
loisir l’occasion d’entendre la mer
.
ou de te figurer que debout sur son ciel inverse et nervuré
de nacre lunaire tu parais sur les flots
.
J’ai guetté l’horizon Rien n’est venu sinon l’air salé qui
plaint sa propre solitude
.
Pas de sourire mystérieux Pas de fascinante nudité aux
seins divergents et triangle de mousse dorée
.
Pas de voix pour murmurer mes poèmes et en faire des
structures d’invisible cristal
.
Pas de fente merveilleuse du sexe pour que j’assiste au
commencement fulgurant des étoiles
.
À distance respectable un oiseau menu sans fin compte en
sautillant les grains de sable
.
Et moi je guette l’horizon d’où rien ne vient sinon l’air salé
qui plaint sa propre solitude.
-
Commentaires