Le Soleil

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Tel ce bagnard d’autrefois

condamné à casser des cailloux en sachant

que son labeur ne profiterait à personne

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dans ce monde instable qui tue en premier

les cigales et les papillons aux ailes de vitrail

où chacun négocie avec sa mort comme il peut

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lui jouait avec les mots de la tribu

et s’adonnait à des poèmes en vers lents

qui champaient comme des poussignons

.

Il brassait les syllabes pour se sentir

un instant libre de la langue-mère 

et de ses concrétions cristallines

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Il s’emparait des choses par la pensée

en déclinait les facettes qu’il avait

taillées dans la lumière  

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S’avançant sur le tapis sanglant

de sa nuit vers son destin comme un roi

qu’on va bientôt couronner de silence

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entre deux haies de fantômes inutiles