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Nouveau monde
Nouveau monde
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Lavées de leurs rêves
à l’aube les îles de cristal rose
s’éveillent aux chants
que de tous les horizons
leur apporte inlassablement la mer
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Le crabe hirsute grimpe au cocotier
Il va décrocher en guise de lune
quelque grosse noix brune
qui recèle un intérieur
pur et délicieux
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Les feuilles des daturas
sans la moindre brise agitent
leurs cloches - parfums d’iode jasminé
sous l’altitude bleu sombre
dont écumes et nuages
scellent les deux abîmes
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La création surgit alors
dans les yeux verts et vertigineux
de l’Amante qui - te donnant
la main - se berce au rythme du voyage
que le Temps et son coeur lui scandent à l’oreille...
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Vert pacifique
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La verveine te dévisage
de toutes ses feuilles elle espère
verdir la décoction embaumée
qu’au son joyeusement lancinant
des cigales tièdes
tu vas boire avant ta sieste
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Sur la porcelaine de la tasse
une petite vache en délire
joue des quatre en ruminant une marguerite
Le coup de pinceau est vif
un rien maladroit et drôle
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Sur la terrasse mon petit-neveu discute
sagement avec sa grand’mère
J’entends vaguement leurs voix
de l’autre côté de la porte-fenêtre
L’olivier au-delà de temps en temps
se penche pour écouter Un avion
traverse un nuage du ciel lointain
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Je ne croyais pas qu’il pût encore exister
un endroit aussi paisible sur la planète
Le goût de la verveine me ramène
en une autre époque et l’olivier me fait des signes
pour me rappeler que nous sommes amis
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Vendredi 13 juillet 2018
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Ce léger flip flip flip c’est la frimousse
consciencieuse du chat
qui lappe son lait
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Au-delà le concert des oiseaux passionnés
par le pinceau de l’aube en train de restaurer
le vert des arbres feuille à feuille
Et de la vallée sourd une faible
rumeur de moteurs qui peine
à remonter les pentes jusqu’ici…
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La fraîcheur de la nuit s’attarde sur la peau
comme si l’on s’était roulé dans la rosée
Mouches et moustiques dorment sous les herbes
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Au loin luit une épingle qui est la mer
La mer que j’aime L’immémoriale Méditerranée
limpide et pourtant jamais respectée
La mer déchirante et déchirée
La mer des naufragés !
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Encore un peu
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La blancheur des dalles ravivée par le timide
cliquetis d’une averse qu’a bien vite tarie
le friselis aigu des oiseaux dans les feuilles
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Pieds nus dans l’aurore de mon pays
je me hasarde l’âme encore endormie
cétoine qu’attire un parfum de rose
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Du gazon détrempé dont la fraîcheur picote
monte une odeur de terre mouillée
et des moiteurs de jouissances végétales
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Tant que le réchauffement climatique
n’a pas rongé le globe jusqu’au squelette
profitons encore un peu de Mère Nature !
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