• Poèmes de juin

    27 Juin 2020

    .

    Sur la paroi de papier ivoire

    en quoi ta tour est édifiée

    tu griffonnes des graffitis

    inspirés par le traîne-savate

    qui déambule sans vrai but

    par les venelles de tes songes

    .

    Aujourd’hui est un samedi

    de portières claquées et de

    coffres engorgés de valises

    À la radio un seul thème

    « Les départs en vacances

    ont commencé. Où aller ? »

    .

    Comme si « le paradis est

    a i l l e u r s » constituait

    un axiome indiscutable

    Pourtant une touffe d’herbe

    anonyme poussée entre

    deux dalles d’un trottoir

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    recèle au soleil autant de

    beauté qu’une palmeraie

    dont la banale coiffe verte

    ébouriffe à l’Iroquoise

    les escarpes d’une Île d’Or

     

     

     

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    Introuvable miroir

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    Où trouver le marché aux puces

    dont un éventaire de hasard me proposera

    le miroir-à-montrer-le-monde-en-ordre

    pour délasser ma vision sans cesse

    agressée par le chaos environnant ?

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    Ou alors m’affichera un beau désordre

    tel que celui qu’on dit être un effet de l’art ?

    Un beau désordre analogue à celui

    que réussit la Nature sans effort visible

    à toute heure du jour – pour personne !

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    Mais celui des humains ! Ah la fameuse

    chienlit des humains ! Laideur et compagnie !

    Désastres et massacres par des abrutis,

    de beautés élaborées par des siècles de leur

    propre culture ! Ils avaient sous la main

    .

    un jardin d’Éden - ils en ont fait un enfer.

     

     

     

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    Aÿ ! Que pena !

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    Tant de peines anciennes si loin perdues en chemin

    Le vent gonfle les rideaux blancs ainsi que des spinnakers

    Périple immobile Les flûtes d’Inti Illimani Le lac bleu-acier

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    Tu répétais sans fin une ensorcelante mélodie

    qui a survécu à l’avalanche enfouisseuse des siècles

    Quelque part bat un tam-tam derrière les arbres

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    Il y a ceux qui ressentent le Temps et ceux qui non

    Le coeur pétrifié en l’image d’une fille brune

    intacte malgré l’usure des choses - dit la chanson

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    Il y a aussi Yayo qui fredonnait Juanito Laguna

    remonta un barrilete sur un ton poignant et nostalgique

    Ô moments de la vie dont les refrains nous hantent...

     

     

     

     

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    Cigalons

     

    L’excès de soleil

    rafraîchit l’ombre des pins

    pour l’orchestre ailé

     

     

     

     

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    Équinoxe

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    Petit métronome

    qui aggrave la lumière

    Première cigale !

     

     

     

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    À la fraîche

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    Face au paysage

    Soir de juin luisant aux feuilles

    Le premier moustique

     

     

     

     

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    Inventaire minimal

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    L’air qui offre et retire

    des arômes incertains

    Le pur profil que j’aime

    à contrejour des tulles

    de la fenêtre Une rose

    éternelle en son cube

    transparent Ma main

    qu’aimante le clavier

    noir où dorment mille

    sortilèges en puissance

     

     

     

     

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    Ainsi ternissent les étoiles...

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    Ce qu’il faut d’exigence et de volonté

    au moindre arbrisseau, églantier, aubépine

    pour grandir dans l’inspiration du vent

    jusqu’à fleurir et embaumer – qui le sait ?

    .

    Il y a la foi en l’azur, en le soleil, le doux

    piétinement sur place de la pluie aux mille

    pattes de mouche en chaussons annelés

    Bref la foi en tant de choses éphémères

    .

    ou intimes comme un épanouissement

    de coeur ou un battement de coquelicot

    au bout du champ près la haie quand discret

    dans l’ombre un frais rendez-vous patiente

    .

    Tout commencera par du bonheur certes

    puis insensiblement l’usure de la poésie

    flétrira les couleurs édéniques de la vie

    et l’on sait trop bien ce qu’il en adviendra...

     

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