• Réalité compensatoire

    Réalité compensatoire

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    Longue et lente au vent (comme chevelure de ma connaissance que jalouse volontiers le soleil couchant), cette houppe de nuage au-delà des vergers, puis des villas du front de mer, jusqu’à ce qu’elle se résorbe sous la courbe de l’horizon…

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    Plus que jamais impuissant à la suivre, d’autant que mes yeux vieillis n’ont plus l’acuité de chat qui m’autorisait au petit jour à contemple la Corse depuis Roquebrune, je me figure à la barre d’un sloop filant vent debout vers le large…

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    Deux moustaches d’écume à l’étrave, que la tombée du jour rend phosphorescentes ; une sirène non loin de moi sur le plat-bord assise, à demi-repliée, qui chante en un idiome mystérieux dont je m’évertue à vouloir démêler le sens.

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    En faut-il plus si le rêve est intense ? Connectant l’infini du dedans à l’autre, l’infini du monde extérieur, de l’un à l’autre ma joie circule, libre comme une mouette, tandis que je sens mon visage masqué d’une tiède lumière d’or.

     

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    « Poèmes de juinExclamations de grâce »

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