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Trêve précieuse et brève
Trêve précieuse et brève
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C’est l’heure gongorienne où cítaras de plumas sonores dans les arbres les oiseaux déchiffrent à vue en guise
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de partitions les différentes nervures des feuilles ou bien là-bas dans les vergers de Mai comme des notes
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exécutent les griottes noires Un moment où le promeneur se berce volontiers de l’illusoire et lumineux
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sentiment que surgie de la mer dont les houles depuis l’horizon ramènent vers nous les clartés de l’aurore
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une bonté à la fraîcheur d’azur et de thym s’est mise à régner urbi et orbi Que désormais le monde est pacifique
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Que les hommes sont droits et généreux Que les femmes sont exemplaires de courage et d’honnêteté
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Que leurs enfants tels ces angelots des fresques assis sur des nuages roses sont d’une attendrissante innocence
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Bien entendu c’est entièrement la faute de ces passereaux dont les chants ouvrent dans le paysage
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quelques minutes de paradis dont la parenthèse va se refermer au détour du chemin lorsqu’on verra
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en train de gravir la pente en direction de la forêt le pas réglé sur la buée rythmée de leur respiration
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tronçonneuse électrique à l’épaule un groupe de bûcherons silencieux aux silhouettes lentes et massives
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de mercenaires lourdement armés pour quelque massacre d’un genre qu’on n’oserait raconter à personne…
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