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Par Xavier.Bordes le 31 Octobre 2019 à 11:12
En éclaireur...
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Du sentier, les rives fleuries masquent le ruisseau qu’on entend glauque sur les cailloux. La tête d’une paire de foulques dépasse des graminées. Plus haut s’arquent les branches fournies d’arbres que je ne reconnais pas.
Il y a si longtemps que j’en remonte le cours vers sa source et désormais nous sommes loin de la mer, de ses rythmes et de son insistance moussante ! Le mutisme du paysage est seulement de loin en loin troublé par l’étincelle d’un cri d’oiseau.
Le filet couleur de mercure s’amenuise en approchant des contreforts blanchis par des plaques de poudreuse persistante, que ponctuent cent choucas exaspérés par le sommeil des échos. En entendant leurs criailles, on a l’impression que le cirque des sommets se creuse d’une impossible profondeur.
Entré dans le domaine de l’immaculé, sifflé par les marmottes dérangées, j‘interroge mon incertitude comme si la réponse pouvait venir. J’aurai probablement atteint le col où glisse la fourrure impalpable des brumes, lorsque je serai assez près de l’azur pour me croire au ciel..
« Vasija de barro »
.
C’est juste une jarre de terre
au goulot étroit Quelques bribes
du vent de mer s’y sont réfugiées
Elles n’en veulent plus sortir…
.
On dirait le langage d’un poème
réussi en qui l’esprit a de même
trouvé refuge contre les âpres
trahisons idéologiques de ce temps
.
Car si dehors la planète est avariée
(Tous les humains concourent
gaiement au désastre en approche)
.
dedans un précieux éclat d’Éden
tel un diamant au doigt d’une fée
scintille en silence dans l’Obscur
Commencements
.
Quelle gracieuse invention de la vie
les premiers pas un peu titubants
de la prime enfance ! Ce bambin
à la marche incertaine qui n’hésite pas
à s’aventurer parmi les surprises
encore crues de son univers…
Ici : la route avec l’insolite
ligne blanche au-milieu – Que va-t-il
se passer si l’on pose le pied dessus
pour la franchir ? Rien ! Hardi !
On continue ! – Joues roses l’enfant
flottant et vif comme un feu follet
au point qu’on le dirait né flamme
ne doute plus de son équilibre
Son petit visage laisse entrevoir
le modeste triomphe du vainqueur
sentant que c’est signe d’approbation
si chaque herbe s’agite quand il
s’avance en longeant le talus
parce qu’il est l’enfance qui s’élance
cette gracieuse invention de la vie…
Lundi 28 oct. 2019 (7 h)
.
Par les lacunes de feuilles couleur de soufre
qui commencent à se détacher au vent
le grand bouleau affiche son tronc blanc
Il fait bleu comme un lendemain de pluie
Un oiseau caché jette périodiquement
sa roulade suivie d’un trille de cristal liquide
.
Du balcon nous rêvons aux trajectoires
de vapeurs rectilignes des avions en vol
vers les pays du sud où l’air est tiède
et non frisquet comme l’impose par ici
l’automne aux derniers jours d’octobre
qui font à la Muse l’oeil mélancolique
.
Car elle m’en veut de se sentir piégée
dans cet endroit dépourvu d’Andalousie
dépourvu de chaleur dépourvu d’aventure
pareil à quelque cellule quasi-monastique
où rien n’a lieu que le poème qui n’est nul
lieu mais juste un instant d’ineffable Amour
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Par Xavier.Bordes le 6 Octobre 2019 à 10:31
6.
Alchimie
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Point de logis étroit dans la glaise humide
Non : qu’on disperse au vent mes cendres
au-dessus de la mer – combien j’aimerais cela !
Ce serait comme la boucle de cheveux
de la mariée en souvenir des vieilles coutumes
.
Le feu m’aura changé, dispersant, du feu
que je serai, les atomes éternels à travers
l’éther aux jours joyeux et nuits étoilées
Avec un rien de chance peut-être intégrerai-je
une comète dans un avenir infiniment lointain
.
Qu’importe après tout l’éternité a le temps
7.
Sérénité lasse
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Il ne me chagrine pas qu’à l’avenir (proche)
mes chansons sans musique soient oubliées
Celles qui viendront, si les humains
ne suicident pas leur Humanité, sauront
mieux que nous aimer leur monde celui-là
qu’aujourd’hui précisément je n’aime plus
Celui-là que l’on m’a subrepticement changé
par l’oeuvre du Grand Sablier conjuguée
avec celles des bipèdes sans lois ni vergogne
(j’en suis, hélas !) qui ne réussissent guère
en fin de compte qu’à empirer les choses
quand bien même leurs intentions sont pures
Il ne me chagrine pas qu’à l’avenir (proche)
mes chansons sans musique soient oubliées
Elles n’ont plus aucun rapport avec les temps
reculés mais heureux que mon enfance a connus.
8.
Amithaba
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Ceux qui par l’esprit façonnent leur Minotaure
Ceux qui luttent avec lui au corps à corps
pour trouver une issue au labyrinthe entaché
de sang et de mort : les uns comme les autres
ignorent le plus souvent que déboucher
à l’air libre ne fait que reculer leur liberté
car justement c’est l’invisible leur prison
.
Qu’elle soit mitraillée de lumière céleste
ne saurait faire oublier la solitude ilienne
dont chaque être humain est le centre
En se tenant sur son bord à la blancheur
sableuse tandis que les heures glissent
sur leurs ailes d’albatros, le Contemplateur
mélancolique observe l’écume des choses
9.
Migration
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Existe-t-il splendeur plus vive que le flux ?
Chevalier en armure de cristal, heaume
empanaché d’un bouquet d’églantines,
jambières de lames en acier bleui,
voici galoper du fond de l’horizon
(crinière d’écume et piaffes du ressac
sur la grève pierreuse) mon point-du-jour…
Illimité, il arme les yeux verts de la menthe
et les yeux clairs de l’Amante ; oliviers,
cyprès et mimosas au passage de son infini
frissonnent d’un épais nuage de secondes
qui tourbillonnent comme un vol nuptial
de fourmis rouges : un jour, elles auront
dévoré ma vie - n’en laissant que les os !
(Antibes 2011)
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Par Xavier.Bordes le 6 Octobre 2019 à 09:56
1.
Deshérence joyeuse
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Que devenir lorsque l’on n’a plus rien,
sans avoir encore perdu la vie ?
Lorsqu’on n’a plus envie d’être lu
et qu’on sent qu’en nous lisant chacun s’ennuie ?
.
Combien j’aimais les fleurs de mes arbres au printemps
leurs parfums roses et leur fraîcheur de vent
Personne ne veut plus les féconder Tous mes beaux
insectes vibrants et transparents sont décédés
.
Je ne veux plus revenir où le langage m’offrait un refuge
Où m’abritaient des arbres qui chantaient des psaumes
pour les oiseaux que le ciel seul savait retenir
Rien de ce monde ne me touche plus Je suis de pierre
2.
Le vase et la flûte
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Savoir enfin librement évoquer la mort
ce soulagement après la maladie de vivre
Ce creux néant musicien qui gagne tôt ou tard
et fait lugubre entendre le Manchay-Puitoo
La flauta sublime de una voz entraña
que llena el corazón de amarga pena…
.
Mais qu’importe ce n’était que la voix du vent
La voix des airs de mer dans une conque
Tout au fond de l’infini qui bat comme un coeur
et qui pourtant n’a pas de coeur L’infini
hors du temps Hors de toute pensée et même,
je crois bien, hors d’être, au sens où nous l’entendons…
3.
La buse désabusée
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Parlerai-je encore de mes rêves
quand les choses qui composaient
mon monde autour de moi s’effondrent
Quand les êtres les plus admirables
s’éteignent ainsi que des chandelles
qu’un coup de vent par l’embrasure mouche…
.
Ce qui est perdu dans les replis du sable
par les ondes désertiques du passé – on le sait ! -
ne revient j a m a i s quels que soient les artifices
auxquels se livre la mémoire aux jeux pervers
Ne me demandez pas davantage que d’aimer
l’illumination ténébreuse de la Nuit-sans-retour
.
4.
Sans foi ni lieu
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Ce serait comme un psaume l’après-midi
sous la rose diaprée du vitrail ensoleillé
Un dies irae sans Deus mais avec favilla
Un peu de lait répandu sur les cendres
.
Une flambée par la lucarne du four
et whouff on peut faire demi-tour
Désormais il ne se passera plus rien
Après une longue et douloureuse résistance
.
La douzième sonnera puis la treizième
Une poignée de pigeons survolera les ormes
Qu’on me disperse au vent a demandé
gravement celui qui ne veut pas de lieu
.
3 juillet 2010
5.
Du feu au feu
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Il n’est rien qu’on puisse dire ou faire
pour calmer les sanglots longs des violons
de l’automne le soufre monte dans les feuilles
Il les teint lentement de l’or indicible du diable
qui tourne à l’écarlate puis au feu sous la stèle
un jour ou l’autre habitée d’un silence d’ossuaire
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Par Xavier.Bordes le 29 Septembre 2019 à 17:47
Le temps d’un éclair
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Avant de partir tu t’es penché
pour entendre la dernière fleur
Deux pétales veloutés t’ont caressé la joue
Ils t’ont murmuré près du lobe de l’oreille
un peu de ce silence qui poudre d’or
l’abdomen sombre des abeilles
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Tu as regardé la terrasse et l’enfant rouge
qui agitait le bras comme pour essuyer
les nuages qui givraient la vitre du ciel
La réalité devant toi était aussi déprimante
que le béton éclairé d’un garage souterrain
où des fantômes « dilent » de la coke en douce
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La pluie s’est mise à flageller murs et trottoirs
Toute la ville a été transmutée en acier luisante
Une odeur d’humidité mêlée d’urine et de gazole
a envahi le courant d’air glacial de la rue
Un vacarme de moteur périodique a vibré
aux reflets des vitrines et vrillé nos tympans
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L’astre du vertige
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Que léguer puisque le gouffre s’ouvre
et que rien n’améliore les choses
au point que dans les noirs tréfonds
l’on ne devine rien que des astres morts
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Le chirurgien tranche avec un espoir
brillant comme son scalpel
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Le paysan s’échine sur ses machines
socs luisants, herses à crocs, râteaux…
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L’enfant embrouille joyeusement sur un mur
ses ellipses et ses hyperboles de couleurs
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Une veuve tourne au coin du carrefour
trois poireaux hirsutes excèdent son sac
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Au fond de l’abîme, oui, étrange soleil
cette main qui déploie en éventail
les cartes de son jeu de mélancolie
feignant que tout n’est pas perdu
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Une poignée tout au plus
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Oh que nous sommes peu nombreux, sur la plate-forme inégale du Mont Analogue, à respirer l’éther raréfié de l’altitude, là où l’éternité a glacé sur son miroir le givre de nos sentiments, à peine leur buée était-elle sortie de notre bouche…
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Peut-on croire que si rares sont ceux que leur vie, sans tuer en eux l’enfant qu’ils ont été, n’a pas empêchés d’atteindre l’âge d’homme ? Ceux que leur nature intime a conservés dans l’aptitude à se façonner un monde humble et habitable ?
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Ceux que n’ont pas séduits l’agitation, l’argent, les objets coûteux, les voyages superflus, le pouvoir d’esclavagiser les autres, l’accaparement de tout ce dont le désir insatiable les environne : ceux qui n’ont pas eu besoin de renoncer la Bêtise.
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Automne riche d’ardent avenir
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Je repense à la Lointaine et à tous ces jours de deuil. D’un jour à l’autre jour, un Étant ne fut plus, foudroyé par l’énigme majeure. Des images surnagent à la surface de la mémoire, telles ces efflorescences de nuées sur un étang.
À peine traversées parfois du vif coup d’aile d’un tourtereau qui passe.
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Il y a désormais les fumées, chacune solitaire, de l’automne ; les bois sentent le roussi. Leur couleur s’en ressent. Les amoureux n’y vont plus, les lauriers sont coupés. Le cerf dix cors au milieu de la clairière, au dessus des herbes s’égosille, la tête rejetée ; du haut des branches l’écureuil attentif attend l’arrivée gracile.
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Ce n’est pas une biche qui survient mais un rival encore un peu novice, vite éconduit et qui n’insiste pas. La harde femelle pourtant n’est pas loin. Du museau le fier porteur de ramures hume et devine quelles douces aux humides yeux égyptiens sont bien disposées. Il y aura beaucoup de jolis faons cette année...
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Fils fictif du vent
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Où est-il passé ? - Qui ? - Celui qui ouvrait ses bras comme des ailes et se croyait l’enfant du vent parmi la pluie tourbillonnante des feuilles au teint de pêche…
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À la pointe de l’invisible mât qui soutient l’étoilé chapiteau de la nuit, frémit le diadème couleur de cire qui fait songer aux bulbes croissantés des mosquées.
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Une musique de violons mêlés de flûtes environne le cortège des sapins pénitents, dont les capirotes désignent chacun l’astre qui fomentera leur ambre futur.
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En suspens partout au-dessus du paysage plane le secret de l’or d’hiver. Les jacquets aux potrons fourrés se cachent pour dormir. Des oiseaux s’éloignent vers l’océan.
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Les gens des villes rêvent d’émigrer vers un pays printanier, aux parfums de vanille, d’ylang-ylang, de tubéreuse, où dureraient indéfiment leur jeunesse et leurs amours.
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Dix minutes en automne
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Avec leurs pages blanches
enroulées autour de leurs troncs les bouleaux
font rêver l’automne d’écrire
tous ces poèmes inspirés par la brise
qui fronce leurs reflets dans la sérénité
de la rivière où par deux nagent les cygnes
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Les feuilles tirent au ciel
leurs langues roses, quelques unes
déjà rouges comme si elles avaient
communié à l’aurore
Au faîte d’une maison lasse et vieille
avant l’heure la nuit défraîchie
referme ses ailes de chauve-souris
sur l’horizon en train de migrer vers le Sud
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Un promeneur par le sentier tordu
approche de la ferme abandonnée
Volets clos de bois gris-argent
Dans la poussière de foin de la grange
par le regard de ses phares ternes
inerte une auto guette le néant
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Cet automne-là était du présent
il y a cinquante ans en arrière
Soudain m’oubliant tout à fait moi-même
m’y voici un instant par le souvenir
les jambes lasses et les genoux pénibles
Pourquoi c e t i n s t a n t avec son odeur de champignons
moisis et d’orties flagellées par les averses
p l u t ô t q u’ u n a u t r e Nul n’en saura jamais rien
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Par Xavier.Bordes le 19 Août 2019 à 12:03
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Heures incertaines
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Reflets huileux des lampes
dans les vitres noires
La pièce vide avec quatre orchidées
sur la table ronde t’observe
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S’il se trouve que les murs pensent
ils sont assombris de solitude
Tu croirais les entendre meugler
de l’autre côté du silence
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En quête d’un introuvable centre
une mouche noire tourne
dont le murmure obsédant comme
un souvenir perturbe tes pensées
Au clair de la lune
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Le temps et le chagrin en toi
Dégradent tes capacités de scribe
Érodent ton aptitude à docilement
Librement précisément épouser
Ce qui t’est dicté par le mystère
Quiconque à l'occasion te lirait
S'en rendrait compte aussitôt
Et il te conseillerait de cesser
Un aussi vain exercice puisque
L’ange ne veut plus te prêter sa plume
Que la lumière en toi vacille et que d'ici
Peu tu afficheras la pâleur de cire
propre à la chandelle de l’ami Pierrot !
WDS J08165 + 0911A
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Petite étoile pâlichonne
Tremblotante mésange des frondaisons
Noires du firmament
À qui porterais-tu message
Personne là-haut pour décoder
Le morse clignotant du SOS
Que tu lances dans toutes les dimensions
Du vide intergalactique
Pas davantage d’âmes que pour déchiffrer
L'humide nuage du poème
Poli et repoli par la salive
Acide citron et soleil de celui
Auquel sa naissance par un cordon
occulte t'avait reliée
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Ablutions...
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Dans le miroir cette vieille tortue
Muette qui me renvoie mon regard
Et symétrise tous mes gestes c'est
Le moi de l'autre monde celui qui
Ne recèle rien qu’apparences et fictions
Il ne sent pas que l'eau mal essuyée
De ma douche dégouline dans mon dos
Ni l'odeur de l'air humide Il ne me
Ressemble que parce qu'il se tait
Parce qu'il sait qu'il doit se résigner
À une longue absence - ainsi qu'au
Sourire d'une vieille vie manquerait
Irrémédiablement une incisive !
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Microfleurette
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Cette petite fleur de tussilage avait poussé
entre deux dalles de la terrasse mais hélas
je n’avais pas fait très attention à cet infime
message prémonitoire Elle rayonne pourtant
comme un minuscule soleil des profondeurs
La tête d’épingle d’un espoir métaphysique
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Pensées pour la suite
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Ne cherche pas mon coeur en ce monde l'image de l'Enfant disparu. En toi elle survit. Et, distribuée, diverse, en toutes les mémoires aimantes.
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Les êtres qu'on a intensément aimés se sont intégrés à notre être au cours des années. Nous aurions été autres sans eux. Nous sommes ainsi, nous humains.
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Aussi justifiées que soient peines et douleurs, aussi légitimes deuils et chagrins, ce ne sont pas des émotions positives. Il faut barrer l'entrée de notre esprit à ces ersatz de la mort.
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La jument dont le poulain est mort ne reconnaît pas sa dépouille. C'est pour la même raison que je ne cherche plus à revoir dépersonnalisée par l’inertie, la personne naguère aimée vivante et agissante.
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Il n'y a pas de culpabilité dans le fait de survivre à un être cher. Quel qu'ait été son destin, notre implication ou non dans la tragédie, personne n'est assez puissant pour infléchir le sort.
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Dimanche 11 août
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Une aube décolorée et sans vent…
La nuit n’a pas eu le temps de la farder
en aurore rouge, bleue et or
comme si l’habituel mariage exotique
cette fois ne pouvait pas se faire
et qu’il n’en reste que les tuniques
des brumes couleur de lin
et au-delà les torches fuligineuses
d’on ne sait quelle funèbre procession
.
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Rien de plus
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Ce qui est le plus rude à affronter
dans l’existence pour l’humanité
c’est incontestablement le « sans-retour »
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L’aube luisante comme dégainée
au-dessus de nos têtes l’épée
de l’Irrémédiable
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Et la pulsion brûlante du coeur
qui déborde de nos regards
avec le goût de sel de Notre Mer
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« Ce qui n’en finit pas »
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À sa toujours même place le laurier
attend la lumière promise
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Quelques moustiques mal-intentionnés
tournent dans l’air attendant leurs victimes
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Le monde désoeuvré, déserté ce dimanche
de tout son silence déplore une absence
.
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Odelette à l’astre du jour
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D’innombrables fois succombe le soleil
dans les âmes qui s’éteignent mais docile
aux cris des nouveaux-nés il reparaît
aussitôt avec la fraîcheur des naissances
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Le grand petit soleil innocent là-haut
qui lui aussi se métamorphosera jusqu’au
terme des milliards d’années qui lui restent
quatre ou cinq, disons, s’il est bien à la moitié
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de la durée que le mystère lui a impartie
En attendant, une nuit de plus s’est couchée
ce matin enterrant avec elle outre horizon
ses ténèbres ses lunes rouges et ses chagrins
.
Au fil de l’heure indivise
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Au-dessus des lauriers et des oliviers il y a
les cimes capricieuses des chênes Au-dessus
il y a les forêts bleues des collines et plus haut
les frondaisons blanches des nuages et l’azur
Le monde semble s’étager au sein de l’été
Le vent et les cigales n’osent pas se manifester
Dans les vases sèchent les orchidées roses
.
Ce pourrait être une journée comme une autre
même si l’on a l’impression que le globe tourne
au ralenti et qu’en conséquence une gravité
accrue nous alourdit les gestes et le coeur…
Dehors la verveine dépenses ses senteurs
en pure perte Aujourd’hui elle n’inspire pas
les roitelets, accenteurs mouchets, hoche-queues
ou autres solistes programmés par la lumière
.
Deux garçons la main dans la main passent
en « frimant » – fiers de leurs jeunes forces
et beaux comme de jeunes dieux innocents –
La seule vue de leur marche assurée me réjouit
Moi aussi j’avais un pas ferme et décidé jadis
quand ma terre natale était encore un paradis
Les quatre-sept
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Je ne comprendrai jamais
Les réactions de mes “frères humains”
Par exemple ils célèbrent leur anniversaire
Autrement dit d'avoir avancé d'une année
Vers leur mort Comme si c'était une joie
D'être délesté d'un an de leur vie tous les
Douze mois… il est vrai que pour certains
C’en est vraisemblablement une vu qu'à mon avis
Le nombre des gens qui ont la belle vie
Sur cette terre ne représente qu'une minorité
Tandis que la majorité ne connaît au coeur
de l'enfer qu'elle habite que de rares moment
heureux...
Aiguaïlenn
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Tu ne sais pas que j'avais scellés
dans les Nombres
la beauté de mon amour
et les splendeurs de ce monde
.
Que les nombres sont ce qui ne s'use pas
Ce que rien n’érode... Ce sur quoi
Le temps n'a pas davantage de prise
que sur le vent, seigneur des moissons
.
Je t'ai regardée Tu avais des yeux si clairs
qu'en eux se reflétait le printemps
que j'aurais voulu être Ma nuit en toi
s'est déchirée en millions de coquelicots
.
Et de marguerites emperlées de rosées
Tu t'es changée en cascade de soleil
J'ai appris que rien de la réalité ne brillait
Sans ta présence et ton consentement
.
Le sablier du temps à pris la forme de toi.
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Leçon de vol
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Depuis que j’ai pris le temps
par sa taille de guêpe
en le regardant lucidement
s’écouler en poussière
.
j’ai compris ce que le cristal
des choses recelait de lumière
précieuse et de purs souvenirs
irisés comme des automnes
.
dont le vent soulève les feuilles
Je n’ai pas cherché l’introuvable
J’ai seulement écrit sa douceur
et sa cruauté de voleur archiptère
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Vendredi 16 - ou deux fois l’éternité...
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Sur ma rétine l’aube imprime la croisée de fenêtre
qui demeure croix noire dans mes yeux fermés
.
Je ne dirait pas quelles sont mes pensées pareilles
à des pies en jaquettes qui se dispute à propos
.
des détails du prochain cérémonial tandis que
proche un pic épeiche finit de clouer quelque chose
.
Réveil bizarre Cette nuit j’ai réussi à m’enfoncer
avec ma caravane de rêves très loin au coeur
.
des dunes du sommeil et de ses mirages inhabités
Puis j’ai fait retour aux pesanteurs de ce monde-ci
.
Le poids d’un nouveau jour a surpris mes paupières
En signe de poésie une tourterelle a traversé
.
parmi les bois fleuris de soleil l’invisible à tire-d’aile
en criant que la nuit ne gagnera jamais jamais jamais
.
Conscient d’être conscient
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Quoique la vie ne soit pas semble-t-il faite
pour être enveloppée d'encre de Chine
et de feuilles de papier recyclé
Ta tendance serait d’orner chaque heure
de ta joie, d’un ruban de crêpe aussi noir
qu'un reste de tison consumé qu'aurait
en plein désert laissé un nomade inconnu
au milieu d'un foyer borné de quatre pierres
sur lesquelles il aurait cuit un gibier de hasard :
De longs vers blancs à l'instar des Anciens
ou quelque vipère à cornes excisée de son venin
ensuite parfumée d'huile et d'épices exotiques
pour se ragaillardir en vue d'une sorte d’interminable pèlerinage
dont il sait n'avoir aucune chance fût-elle infime
- arrivant à son terme - de connaître la fin
.
Immarcessible vérité
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Dans un recoin enténébré j’entends
un ange qui sanglote on croirait un oiseau
.
Athéna peut-être ou l’une de ses consœurs
regards dorés en suspens dans l’espace :
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Des étoiles à travers un feuillage nocturne
apportant le message de millions d’années
.
Ou tout autre clin de lumière non moins
insensé pour tel pauvre hère solitaire
.
La création semble réclamer le droit à voir
sa beauté restaurée à travers les larmes
.
Un psaume de vent invoque la pâle hostie
à laquelle communient les montagnes violettes
.
Dans un recoin enténébré j’entends un ange
obstiné qui chantonne - on croirait un oiseau...
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Le destin résumé dans le timbre d’une voix
dont aucune tristesse n’a pu troubler le cristal
.
Météo d’un deuil
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à R. N. in memoriam.
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J’ai fait comme l’azur Pour contenir ses pleurs
il les a emballés dans un vaste nuage ensoleillé
.
Qu’il a glissé doucement vers les antipodes
par la fente de l’horizon telle une lettre informe
.
Les miens je les ai enclos en un vague poème
que j’envoie aussitôt voyager par l’internet
.
pour disséminer le souvenir de qui j’aimais,
pour fertiliser les strates obscures de tous les coeurs
.
.
Résolution d'accord
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Voici venu l'âge des sommeils incertains
Aux ténébreux tréfonds de ta solitude
où se défilent comme feux follets parmi des tombes
les phosphènes échappés de tes cauchemars
.
il n'est de baume guérisseur que de susciter
les visages émouvants de qui
ta vie est l’étrange amour Celle
grâce à qui la lumière nous est venue
et ceux qui l'ont reçue d'elle
comme au rameau dénudé le printemps
suscite des étoiles
.
Puis nous irons porter nos regards
encore évanescents de songes
sur les empanachements verts des immenses pins
auxquels l'aube se balance avec tous ses écureuils et ses oiseaux dorés
en répandant partout le parfum frais des renaissances...
Au trébuchet de l’âme
.
Les panaches fugitifs des écureuils
Les parfums d’embruns venus de loin,
des pins tiédis et des verveines
Le souvenir flottant au-dessus de la dalle nue
Déjà vers le bleu laiteux de l’automne
penche ce qui fut un triste et bel été
Le vent qu'on ne sent qu'à peine
d'un souffle m'apporte un à un des poèmes
emportant du même mouvement
un à un mes rêves et chagrins – un à un !
D'un côté je m’aggrave et de l'autre, m'allège,
de sorte que des deux côtés le fléau
berce ses plateaux d’or autour d'un équilibre
même s'il faut bien avouer que leur balancement
lentement perd en amplitude
comme faiblit le ressac à l'heure
où la mer à l’approche de la nuit pressent
la stupéfaction des étoiles émerveillées
dont l'une ou l'autre endormie
au miroir qui flaque le fond de la barque
laisse un moment pensif le pêcheur
alors qu’il s’apprêtait à regagner le large avant le jour
.
Allée de la Lune
.
Là-bas sur les cordes improvise Vicente Amigo
Callejón de la luna – grappes brillantes de l’acier
et liberté de floraisons aériennes
qui neigent où le vent emporte leur orient de perles
.
Ici parmi les allées douloureuses du réel
sur les lignes d’un langage évasif comme des vignes
j’improvise des poèmes afin de m’enivrer
d’une musique d’oubli mais je n’oublie rien
.
Juste le rythme du poème qui m’emporte en ondoyant
ainsi que rivière assagie après la cascade mélodieuse
dont l’avance extirpe du silence de sa double rive
des paysages de vallons et de collines consolantes
.
pour le fugace agrément d’un voyageur au masque triste
.
Sous le signe du pecten...
.
Une langue de nuées roses
Fait frissonner les herbes des collines
J'imagine l'éros errant de la nature
Et la forêt profonde où la mort
Sommeille en son manoir inaccessible
.
Les humains sur Terre sont si nombreux
Qu'ils ne respectent plus rien de ce qui vit
Même pas leurs congénères
La vie leur paraît tellement proliférante
Que sa nacre leur échappe
.
J'entends cette rare irisation de la réalité
Dont l'extérieur comme d'un coquillage
Ne paie pas de mine alors qu'en dedans
Le tapisse la blanche moire de l'écume
Engendrée par l'incessant babil de la mer
.
Celui-là qui précisément murmure à notre oreille
Le poème qu’il faudra recueillir avant qu'un autre
Bientôt ne le remplace prés d'être à son tour
Oblitéré par le suivant et se perde dans les limbes
Avec l'énigme et le miracle dont il eût pu nous donner à connaître
.
À la lueur des mots
.
Au fond, de cette vie, la seule figure
À laquelle on puisse accorder
La lueur aurorale du songe
C'est le regard que l'on pose
Sur ceux qui suscitent notre amour
.
Dire les choses du monde
La jarre où tremble le silence de l'eau
Le jeune arbre qui luit au soleil
Ainsi que la croupe d'un poulain
L'écureuil vif éclair velu
Qui dévale un tronc à la verticale
Comme s'il courait sur un sentier
Le paysage aux lointains paradisiaques
Sur lesquels a déteint le lavandin du ciel
Le scarabée dans l'herbe et le hérisson
Qui guette l'avancée d'une limace rousse
.
Dire cela, tout cela et mille autres faits
Menus ou non, n'est que la résultante
Du magnétisme qui nous lie à ceux que nous aimons
Le temps que l'on habite existe à travers eux
Irradié par la passion de vivre que suscite leur présence en nous
Qu'un seul d'entre eux nous manque et notre monde
Nous en sera soudain comme amputé
.
Irrémédiablement...
.
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